Dans l’ombre des projecteurs, l’ingénieur de mastering Mike Piacentini façonne le son de certains des albums les plus marquants de la dernière décennie. Basé aux Battery Studios de Sony, il est la dernière oreille à écouter un morceau avant sa sortie, peaufinant aussi bien les classiques intemporels de Bob Dylan que les productions pop cinématographiques de Madison Beer. Son parcours débute en 2011, lorsqu’un stage dans une maison de mastering lui révèle cet art souvent méconnu. Fasciné par cette étape finale qui relie l’artiste à l’auditeur, il développe une approche où technique et émotion se rencontrent. Sa curiosité le mène à Sony en 2014, où il travaille aujourd’hui sur des rééditions, mais aussi sur des formats immersifs comme le Dolby Atmos.
Qu’il s’agisse de sublimer un album légendaire ou de rendre un titre actuel percutant sur Spotify et TikTok, Piacentini veille à respecter la vision artistique tout en optimisant le son pour tous les supports. Son travail sur Rage Against the Machine ou Silence Between Songs illustre cette dualité : minutie technique pour les archives analogiques, touche légère pour les productions déjà abouties. Récompensé par un Grammy en 2016 pour Miles Ahead, il voit dans chaque projet l’opportunité de donner aux artistes la brillance qu’ils méritent. Musicien lui-même avec son groupe Northvale, il comprend les défis des créateurs indépendants et encourage les artistes à impliquer le mastering tôt dans le processus.
Pour Piacentini, le futur est dans l’audio immersif, un territoire encore sans règles, propice à l’innovation. Derrière chaque titre, sa mission reste inchangée : magnifier la musique sans trahir son âme.