Connect with us

Hi, what are you looking for?

Entretiens Écrits

L’entretien Exclusif Avec Sons of the Mellow Mafia

Découvrez une interview exclusive et laissez-vous guider dans l’univers de Sons of the Mellow Mafia, révélant leurs inspirations et leur univers unique.

Screenshot

Bertrand K
● Pouvez-vous nous parler des origines de Sons of the Mellow Mafia et de l’histoire derrière ce nom ?

Sons of the Mellow Mafia
● The Section était un groupe de musiciens de studio dont l’apogée se situait à la fin des années 70 et 80. Ils ont joué sur de nombreux albums de soft rock, d’AOR et de musique contemporaine pour adultes, ce qui leur a valu le surnom de Mellow Mafia. Comme ce son m’a influencé, j’ai pensé qu’appeler ce projet « Sons of the Mellow Mafia » serait une façon amusante de leur rendre hommage. Nous aussi, nous sommes un groupe de studio, pour ainsi dire, mais nos studios sont répartis dans tout le pays. Chaque musicien a enregistré sa partie seul.

Bertrand K
● Votre premier album mélange jazz, pop, americana et bien plus encore. Comment avez-vous réussi à équilibrer ces différentes influences musicales ?

Sons of the Mellow Mafia
● J’écoute beaucoup de musiques différentes, dont certaines que j’essaie d’imiter consciemment, tandis que d’autres s’infiltrent dans ma musique de manière plus inconsciente. Un morceau peut appartenir principalement à un genre, mais emprunter à d’autres. « Breonna » est essentiellement une valse jazz, mais les accords sont inspirés d’une chanson de Dan Fogelberg, ce qui lui confère une origine pop. L’harmonica lui donne une touche plus blues. « Seafarer » est influencé par Bruce Hornsby, avec ses accords de piano ouverts et son rythme harmonique tranquille (qui reste sur le même accord pendant un moment), mais il y a aussi un solo de contrebasse au début. « Inflection Point » démarre sur un groove funk lent avant de se transformer en valse jazz. D’une certaine manière, je pense qu’il est plus facile de mélanger les styles avec la musique instrumentale, car sans les informations supplémentaires fournies par les paroles, on peut laisser libre cours à l’imagination. Certes, si l’on raisonne en termes de catégories, on entendra que ce morceau est jazz, celui-ci funk et celui-là latin, mais sans paroles, les paroles paraissent moins précises.

Bertrand K
● Les instrumentaux évoquent des ambiances telles que la fête, la nostalgie et la contemplation. Comment avez-vous abordé la création de ces atmosphères spécifiques ?

Sons of the Mellow Mafia
● J’essaie d’être conscient des différentes sonorités d’un même instrument et d’écrire en conséquence. Un même instrument peut également sonner différemment selon le contexte, donc la façon dont ils sont mélangés peut aussi avoir un impact. Par exemple, dans « Seafarer », je joue la mélodie principale en la jouant à l’archet sur la basse, puis l’harmonica la joue, faisant avancer le morceau en apportant un nouveau contexte d’informations familières. Ce morceau, dédié à un ami récemment décédé d’un cancer, est conçu pour être tour à tour triste et optimiste (célébrant la vie). Jouer la mélodie à la basse lui donne donc une texture plus sombre tandis que l’harmonica lui donne une texture plus légère. Dans « Rule 34 », la mandoline s’attaque aux notes 2 et 4 comme dans un contexte bluegrass, mais comme la section rythmique est davantage influencée par les influences latines, elle a presque une touche reggae. (Je sais que la plupart des disques de reggae ne sont pas enregistrés numériquement dans des home-studios distants de 4 800 kilomètres.) Ensuite, pendant le solo d’harmonica, la mandoline exécute un accompagnement plus funk, rappelant ainsi la bande originale d’un film des années 1970 d’un certain genre.

Bertrand K
● Le collectif original Mellow Mafia des années 1970 a-t-il directement inspiré votre son, ou votre projet est-il plutôt un hommage à leur esprit créatif ?

Sons of the Mellow Mafia
● Les deux. J’ai toujours eu un faible pour la musique ancienne, mais cela implique le défi de faire en sorte que ma propre musique reste actuelle. Je pense qu’en prenant un son influencé par la musique des années 1970 et en le jouant avec des instruments acoustiques et sans voix, j’ai créé quelque chose de similaire, mais pas exactement comme tout ce qui a été fait auparavant. Une mandoline sonnera toujours comme une mandoline, tandis que les instruments électriques et les voix peuvent souvent sonner plus ancrés dans une époque particulière. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose, mais je pense qu’en réduisant le son à un son entièrement acoustique, cela laisse plus de place à l’imagination de l’auditeur et ne suggère pas aussi fortement une époque musicale particulière.

Bertrand K
● Quel morceau de l’album représente le mieux votre identité musicale, et pourquoi ?

Sons of the Mellow Mafia
● Si je devais en choisir un, ce serait « Uncle Funny Plays With the Bass ». Je n’ai pas d’enfants, mais j’ai deux neveux et je suis leur oncle, un peu inadapté. Quand le plus jeune avait trois ans, il est entré dans la pièce pendant que mon frère et moi jouions et a dit : « Uncle Funny joue avec la basse.» C’est devenu une phrase culte dans ma famille (enfin, chez moi en tout cas) et l’inspiration du morceau, dans lequel j’ai essayé de capturer l’esprit fun et décontracté du pop rock des années 70.

Bertrand K
● La musique instrumentale a souvent un fort pouvoir narratif. Quelles histoires ou images espérez-vous que les auditeurs retiennent de ce disque ?

Sons of the Mellow Mafia
● Certains morceaux que j’ai essayé de capturer instrumentalement sont inspirés par des événements et des idées spécifiques. Par exemple, « Shade from Burned Oaks » m’est venu à l’esprit lors d’une randonnée dans une région récemment ravagée par un incendie. Je me suis arrêté un jour pour me reposer sous un grand chêne, gravement brûlé, qui offrait néanmoins de l’ombre. Cela m’a fait réfléchir à la façon dont, malgré les épreuves qu’il avait traversées, le chêne pouvait encore donner. « October 9th » est un hommage à John Lennon. J’ai commencé à l’écrire le 9 octobre 2023, deux jours après le début de la guerre de Gaza, qui coïncide également avec l’anniversaire de Lennon, et mon objectif était de capturer musicalement son esprit, et notamment ce qu’il pensait de l’état actuel du monde. Mais si les auditeurs retiennent quelque chose de différent de ces morceaux, tant mieux ; une même musique peut signifier des choses différentes pour différentes personnes. Je préfère que les auditeurs s’identifient à la musique d’une manière différente de celle que j’avais prévue plutôt que de ne pas s’y intéresser du tout.

Bertrand K
● Quel a été le plus grand défi que vous avez rencontré lors de la création de ce premier album ?

Sons of the Mellow Mafia
● J’ai dû revoir mes attentes. Au départ, j’espérais l’enregistrer en studio avec un groupe qui jouerait ensuite la musique en concert. Face à l’impossibilité de le faire pour diverses raisons, j’ai envisagé de l’enregistrer à distance. Une fois cette décision prise, le défi suivant a été de trouver le juste milieu : exploiter les technologies disponibles pour éditer des parties (principalement les miennes) afin qu’elles soient optimales, sans pour autant altérer la qualité des morceaux.

Bertrand K
● Selon vous, qu’est-ce qui distingue Sons of the Mellow Mafia des autres projets instrumentaux actuels ?

Sons of the Mellow Mafia
● L’influence forte de la pop et du rock. Non pas que cela n’ait jamais été fait auparavant, mais j’ai essayé de donner à ces instrumentaux le caractère de chansons avec de la musique. La musique instrumentale peut être assez technique, et ces morceaux sont tous assez simples. Je pense qu’ils sont tous assez faciles à fredonner. Mais il y a aussi des influences de jazz, d’americana et de musique de film, donc je pense que c’est un genre de melting-pot musical qu’on voit rarement.

Bertrand K
● Y a-t-il des artistes avec lesquels vous aimeriez collaborer à l’avenir pour approfondir ce « voyage sonore » ?

Sons of the Mellow Mafia
● Pas pour le moment ; j’aime conserver cette instrumentation telle qu’elle est. J’ai pensé à ajouter un ou deux instruments acoustiques, comme une guitare ou un accordéon, mais j’aime le défi que représente l’écriture pour cette combinaison spécifique, et je pense que cela donne à la musique un son différent. J’ai notamment pensé aux voix sans paroles. Difficile de faire plus acoustique que la voix humaine.

Bertrand K
● Enfin, qu’espérez-vous que le public ressente à l’écoute de ce premier album ?

Sons of the Mellow Mafia
● Du début à la fin, on a l’impression de passer une soirée avec des amis qu’on n’a pas vus depuis longtemps. Ça peut être un peu doux-amer : on n’est peut-être plus aussi proches qu’avant ; il y a peut-être des choses qu’on espérait faire ensemble et qu’on n’a finalement jamais faites, mais on est quand même heureux d’être ensemble.

Bertrand K
● Merci Sons of the Mellow Mafia de m’avoir accordé cet entretien.


i2 Radio
Le site officiel d’i2 Radio est enfin en ligne ! Ne perdez pas une seconde, cliquez sur le lien pour le découvrir dès maintenant : www.i2radio.fr

Advertisement

Tu pourrais aussi aimer

Découverte

Julian Sometimes signe une reprise envoûtante de “Always Something There to Remind Me”, mêlant falsetto délicat et synth-pop cinématographique. Une version moderne et émotive...

Découverte

Noah Zayden dévoile “No Sale La Luna”, un titre sombre et envoûtant où se mêlent solitude, fumée et désillusion. Sur une production planante et...

Découverte

Eylsia Nicolas revient avec “You’re My Baby 2”, un single émouvant où douceur, foi et résilience s’unissent dans une mélodie lumineuse. Une production raffinée...

Tendances

Liona Jahmara dévoile “Do You See Me”, un titre émouvant où authenticité et innovation digitale s’unissent pour interroger le besoin d’être vraiment vu. Une...